Végétalisation de cours d’écoles en région bruxelloise
Maître de l'ouvrage | Bruxelles Environnement |
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Concepteur | Arter architects - écorce |
Autres partenaires | 21Solutions |
Période | 2022, en cours |
Mission | Conception paysagère - Diagnostic faune, flore et habitats - Dispositifs favorables à la biodiversité - Gestion écologique - Gestion intégrée des eaux pluviales - Réutilisation des eaux pluviales |
Localisation | Bruxelles, Belgique |
Introduction
Notre mission s’inscrit dans le cadre de l’appel à projets « Opération Ré-création » lancé en mai 2021 par Bruxelles Environnement en collaboration avec perspective.brussels.
En Région de Bruxelles-Capitale, les cours d’école couvrent environ 480 hectares, dont 25 % se situent dans des zones où les espaces verts sont rares. La majorité de ces cours, actuellement asphaltées et imperméables, contribuent à l’effet d’îlot de chaleur urbain. Cet appel à projets vise à transformer une vingtaine de cours d’école, dont neuf sont accompagnées par notre équipe, pour qu’elles jouent un rôle actif dans la transition climatique.
Dans le cadre de ce projet ambitieux de végétalisation des cours d’écoles,
- Nous réalisons des études sur la gestion intégrée des eaux pluviales et l’écologie urbaine.
- Nous intervenons pour inventorier les matériaux existants et formuler des recommandations en vue de futurs aménagements, en adoptant une approche d’économie circulaire.
Nous aurons l’opportunité d’élaborer des plans de gestion écologique de manière participative, impliquant les enfants, les enseignants, la direction, et les entreprises d’entretien.

Descriptif technique
Lors de la phase de pré-accompagnement, écorce a mené une analyse détaillée pour identifier les atouts, les contraintes, et les problématiques spécifiques à chaque cour d’école. Ce diagnostic a pris en compte divers aspects tels que la délimitation des espaces de jeux, la végétation existante, la faune présente, la gestion des eaux, les zones d’eau stagnante, la réutilisation des eaux pluviales, la topographie, le mobilier, l’ombrage et les matériaux. Sur la base de ces observations, écorce a élaboré une esquisse programmatique de répartition des usages et des zones de végétation, fournissant ainsi des données exploitables pour le bureau Arter, chargé de la conception architecturale.
En phase d’avant-projet, nous avons apporté des contributions techniques sur les aspects de l’eau et de la biodiversité, en visant à mettre en place une gestion intégrée des eaux pluviales (GiEP) avec pour ambition la déconnexion totale des cours d’école du réseau d’égouttage (zéro rejet). Nous avons étudié différentes solutions adaptées aux conditions du site, en tenant compte des contraintes et opportunités. Les ouvrages ont été pré-dimensionnés afin de proposer diverses options d’intégration aux espaces de jeux des cours. La variante retenue a ensuite été dimensionnée selon la « méthode des pluies ». Nous avons également effectué des tests de perméabilité du sol, une étape essentielle pour un dimensionnement précis des ouvrages. Toutes nos propositions respectent les principes de la GiEP. Les espaces de jeux perméables, en copeaux de bois ou en sable, restent des lieux de loisirs, mais deviennent également, grâce à un léger décaissement de 10 cm, des dispositifs de temporisation et d’infiltration. Les espaces verts, également décaissés de 10 cm et protégés du piétinement, sont transformés en véritables jardins de pluie. La sous-fondation de certains revêtements minéraux perméables, comme les terrains multisports (foot, basket), sert parfois de volume de stockage pour gérer les eaux pluviales incidentes. Pour répondre à l’enjeu crucial de désimperméabilisation, la plupart des revêtements remplacés ont été conçus en pleine terre ou en matériaux (semi-)perméables, avec récupération des ruissellements de surface lors de pluies intenses, dirigés vers les poches de plantation et les sous-fondations drainantes.
Notre démarche vise à augmenter les surfaces plantées, notamment en créant des zones de jeux végétalisées qui délimitent les différents usages de la cour. L’objectif est de varier les habitats en diversifiant les strates de plantation, depuis les couvre-sols jusqu’aux arbres de haute tige dans les zones de jeux sans ballon. Les zones de jeux végétalisées permettent aux arbustes de se développer plus librement. Les nombreux murs sont exploités pour la plantation de grimpantes indigènes en pleine terre et de fruitiers palissés, maximisant ainsi l’utilisation des surfaces verticales. La palette végétale choisie pour chaque cour est composée en grande majorité d’essences indigènes.
Nous avons également proposé l’aménagement de dispositifs favorables à la faune, tels que des mares, des spirales à insectes, des hôtels à insectes, etc. Ces mesures concernent à la fois l’aménagement de la cour d’école et l’installation de nichoirs pour oiseaux et de gîtes pour chauves-souris sur les façades, afin de favoriser le développement d’espèces adaptées aux bâtiments.
En fin de phase projet, des plans de gestion écologique seront établis pour pérenniser les aménagements végétalisés créés. Ces plans définiront l’entretien approprié à chaque zone, en fonction de leur intérêt écologique et de l’usage des lieux. Ils seront conçus pour être mis en œuvre par les enfants, avec l’accompagnement de l’équipe éducative. Il est essentiel que l’équipe éducative et les élèves participent activement aux actions d’entretien. Pour cela, il est important de traduire le plan de gestion écologique en une série d’actions simples et accessibles. Nous déclinerons donc les actions à mener dans les différentes zones sous forme d’un plan d’entretien mensuel. Chaque action sera ensuite reprise dans un dossier pédagogique, co-rédigé avec le corps enseignant, qui détaillera les activités pouvant être réalisées avec les élèves en fonction de leur âge.